Alors que les derniers mois laissaient planer le doute sur la reprise économique mondiale suite à la crise sanitaire, la Bourse de Paris a déjoué les pronostics les plus pessimistes en affichant de beaux résultats consécutifs au cours des dernières semaines. Il apparaît donc que non seulement la page de la crise semble tournée, mais les performances boursières de 2019 sont largement dépassées.
Les résultats boursiers au plus haut
Depuis le début du mois d’aout, le CAC 40 a réussi à s’offrir un record annuel en séance, en dépassant les 6 800 points, ce qui ne lui était plus arrivé depuis septembre 2000. Il renoue ainsi avec des niveaux comme il n’y en avait plus eu depuis plus de vingt ans. Les entreprises du CAC 40 qui ont publié leurs résultats du premier semestre auraient ainsi dégagé un montant record de 57 milliards d’euros de profits.
La bourse américaine n’est pas en reste en termes de résultats économiques positifs. Sa tendance à la hausse est également remarquable. Le Dow Jones et le S&P 500 ont inscrit récemment de nouveaux sommets historiques, à 32 508,51 et 4 436,52 points.
Comment expliquer les résultats du CAC 40 ?
La première impression est que le variant Delta n’a plus l’air d’effrayer les marchés financiers.
Du point de vue outre-Atlantique, les très bons chiffres de l’emploi américain ont été d’un grand soutien. Au mois de juillet, l’économie américaine a créé 943 000 postes, soit leur meilleur niveau depuis aout 2020, alors que les prévisions tournaient autour des 870 000. Le taux de chômage, en repli de 0,5 point par rapport à juin, à 5,4 % est un autre point positif de taille. Et tous ces résultats ont été obtenus sans réelle poussée inflationniste.
Mais cela n’explique pas tout. Ce qui semble la cause la plus plausible des ces bons résultats est la capacité des grandes entreprises, non seulement à tourner la page du Covid rapidement, mais surtout à devenir plus performante qu’avant la pandémie. Ce qui justifie les performances économiques rarement atteintes avant. Traduite par ses 57 milliards d’euros de profits au premier semestre, selon des données rassemblées par PwC. Le redémarrage très rapide de la Chine qui croît à plus de 18 % depuis le début de l’année et les campagnes de vaccinations sont aussi à mettre dans cette équation positive.
Les points forts du CAC 40
Les banques ont toutes enregistré des bonds de leurs bénéfices au deuxième trimestre, soutenus par la chute du coût du risque et un effet de ciseau positif. Les bénéfices nets ajustés dépassent ainsi de 30 % les attentes.
L’accélération de la reprise en Europe a permis au marché européen et surtout à la Bourse de Paris de reprendre très rapidement le dessus. De plus, le CAC 40 profite de deux facteurs spécifiques. Le premier est le poids des valeurs bancaires, le deuxième de celles du luxe. Les banques ont ainsi réagit fortement une fois que la reprise s’est confirmée, ce qui leur a permis notamment de baisser les provisions pour prêts non performants. Et les valeurs du luxe profitent de la croissance asiatique. Par ailleurs, elles ont dû renforcer leurs services d’achat en ligne pendant la crise sanitaire, ce qui leur a permis d’atteindre de nouveaux marchés où les magasins physiques ne sont pas présents. Leur performance est d’autant plus remarquable que les touristes asiatiques et américains, qui sont les plus gros consommateurs de ces marques de luxe, n’ont plus pu venir sur le territoire européen suite aux restrictions sanitaires. De même, les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique montrent des performances intéressantes, retrouvant leur niveau de 2019 alors même que ces deux secteurs ont été lourdement impactés par la crise sanitaire.
Cette embellie boursière s’inscrit dans un contexte positif d’amélioration des indicateurs macro-économiques, avec un PIB français qui renoue avec la croissance au dernier trimestre. En parallèle, le chômage recule tandis que l’indice manufacturier progresse. Cependant, ces résultats ne prennent pas en compte la période actuelle marquée par la quatrième vague en France liée au variant Delta, les semaines à venir restent donc décisives.