Le mois d'août, traditionnellement peu chargé en volume, a été très difficile pour les investisseurs. Beaucoup d'incertitude a entouré les marchés financiers ces derniers temps, car l’état d’esprit des investisseurs est resté coincé entre les développements de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, les signes multiples d'une récession imminente, l'affaire du Brexit, la situation politique de l'Italie ou même la dernière saison de publication des bénéfices des entreprises. Tous ces sujets ont fortement chahuté le sentiment d’appétit pour le risque cet été et les traders comptent maintenant sur les banques centrales pour soutenir les économies et apporter plus de paix à un environnement commercial incertain.
Toutefois, des questions subsistent : que peuvent faire les banques centrales ? La BCE et la FED sont-elles sur la même longueur d'onde ? Que peut-on attendre de la prochaine réunion de Jackson Hole ?
Le début de l'année a montré un fort appétit des investisseurs pour les actifs risqués, mais ces temps semblent bien loin désormais. Le rallye boursier observé au cours du premier semestre 2019 s'est principalement construit sur l'espoir d'une résolution de la guerre commerciale entre les deux plus grandes économies du monde, mais nous sommes maintenant fin août et la relation entre les deux blocs ne semble pas près de s’orienter vers une solution équitable pour les deux nations.
De plus, les investisseurs sont de plus en plus préoccupés par les multiples effets négatifs que cette guerre commerciale a déjà eu sur les deux pays : le PIB américain (annualisé) ralentit à 2,1 % au deuxième trimestre, la Chine a connu un ralentissement significatif de ses exportations ainsi que de la production manufacturière après que la production industrielle ait atteint son plus bas niveau en 17 ans en juillet. De plus, cette guerre commerciale a également eu des conséquences néfastes sur d'autres pays : Le PIB de l'Allemagne a chuté de 0,1 % au deuxième trimestre, le Brésil a connu un ralentissement de la demande de matières premières de la part de la Chine et s'attend à une baisse des exportations vers les États-Unis tandis que les usines du Royaume-Uni continuent de souffrir d'une demande plus faible (même si le cas Brexit a également eu une influence significative).
Le seul levier haussier restant pour les actions provient des ajustements de politique monétaire des banques centrales, en particulier de la FED. Le sentiment de retour au risque s'est déjà renforcé début juillet, lorsque la Banque Centrale Européenne et la FED (Réserve Fédérale) ont toutes deux fait preuve d'un surprenant volte-face en déclarant qu'elles allaient " agir comme il convient " pour soutenir l'économie. Depuis lors, la Réserve fédérale a déjà commencé à réduire ses taux de refinancement de 25 points de base, tandis que la BCE a récemment fourni aux investisseurs de nouvelles indications concernant une relance en septembre.
Qu’attendre des prochaines réunions de banques centrales ?
Même si les risques de récession s'accumulent, les banques centrales font tout ce qui est en leur pouvoir pour se prémunir d’une telle situation. Les mauvaises données économiques récentes n'ont pas eu d'impact significatif sur les cours boursiers dans la mesure où les marchés financiers sont maintenus artificiellement dans un état l'équilibre fragile, dans l'espoir de mesures de relance. Les investisseurs ont maintenant tous les yeux rivés sur les prochaines réunions de la FED et de la BCE avec une attention particulière sur ce qui va se passer pendant l'événement de Jackson Hole plus tard dans la semaine.
Alors que la probabilité des taux d'intérêt mondiaux montre que d'autres réductions sont déjà prévues et anticipées par le marché, les traders se concentreront sur la sémantique et le ton employé par Jérôme Powell et Mario Draghi lors des prochaines réunions, en particulier après que le président de la FED ait déclaré en juillet que les réductions actuelles devaient être incluses dans une " politique d'ajustement de mi-cycle " plus que dans un nouveau cycle clairement accommodant.
FED vs BCE
La situation pourrait même être pire pour la zone euro que pour les États-Unis, car les taux de directeurs sont encore en territoire négatif sur le vieux continent (-0,40). De son côté, la FED, en procédant à un nouveau cycle de hausse des taux jusqu'en 2016, s'est donné plus de flexibilité pour réagir à tout ralentissement de l'économie. Cependant, la BCE dispose d'autres armes pour soutenir la zone euro et la banque centrale travaillerait déjà sur un " pack très important " de mesures de relance (incluant des réductions de taux et des achats d'obligations) pour soutenir l'économie nationale.
Cela dit, il y a de fortes chances que la réunion de Jackson Hole de cette semaine soit un non-évènement, mais certainement entraînera une hausse de la volatilité sur marché, mais pas de direction claire pour les prix. Septembre devrait être un mois décisif pour les banques centrales, car leurs nouvelles mesures pour la fin de 2019 seront annoncées et la plupart des investisseurs seront de retour devant leurs écrans après la traditionnellement période estivale.
Pierre Veyret – Analyste Technique chez ActivTrades
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