Selon un récent article de la chaîne d’information Sky News, la première ministre britannique pourrait demander une extension supplémentaire de la date butoir du Brexit jusqu’à fin juin, et en garantissant par la même occasion que le Royaume Uni ne participe pas aux élections européennes.
Très affaiblie par une succession de défaites, Theresa May s’en remet donc à l’Union Européenne afin d’éviter un « Hard Brexit ». Son plan de sortie de l’U.E. ayant été rejeté à deux reprises par le parlement anglais, elle ne peut le présenter une troisième fois, comme l’a annoncé John Bercow, le président de la Chambre des Communes. Selon une loi datant de 1604, la première ministre ne peut soumettre plus de 2 fois le même projet de loi en l’espace d’1 an.
La frustration se fait sentir de tous les côtés, un membre du gouvernement aurait déclaré :
« Il y a une volonté de donner au parlement plus de temps pour trouver une issue mais le peuple a attendu pratiquement trois années, et les citoyens sont fatigués des politiques qui n’arrivent pas à prendre des décisions et la première ministre partage cette frustration (…) »
De l’autre côté de la Manche, les dirigeants européens ne cachent même plus leur exaspération. Du côté de Paris, on ne fait plus aucune promesse, un report de la date Brexit n’est ni évident, ni automatique. Clairement, l’incapacité du Royaume-Uni à trouver une solution semble avoir irrité l’U.E., et il ne reste plus grand monde qui veuille encore négocier avec Theresa May.
Michael Roth, ministre des Affaires Européens en Allemagne a déclaré :
« Nous n'avons plus beaucoup de temps et nous sommes franchement exténués par ces négociations (…) ».
Tout en ajoutant qu’il n’y aurait pas d’extension en l’absence de propositions sérieuses et concrètes.
Même son de cloche du côté du négociateur en chef des Européens, Michel Barnier estime qu’une extension qui déboucherait sur une nouvelle période d’incertitude pourrait être dommageable aux intérêts de l’U.E.
Il est également important de préciser que la grande majorité des Européens sont opposés à l’idée que le Royaume-Uni puisse participer aux élections européennes de cette année, sachant qu’ils veulent quitter cette dernière.
Il ne reste plus que quelques jours avant la date effective du Brexit, et rien n’est encore certains quant à l’issue de ce feuilleton : Brexit dur, nouveau referendum, accord de Theresa May, nouvelles élections… tout est encore possible en cette période de crise.