Le métier de trader fait souvent fantasmer, avec une image torride et sulfureuse véhiculée par les films et les médias. La réalité est tout autre.
Les salaires dépendent de bon nombre de facteurs (notamment de la place financière, Paris, Londres…) et sont loin d’être mirobolants pour la majorité des traders. La qualité de vie globale des traders est également souvent peu élevée de par les horaires contraignants et le stress engendré par cette activité. Néanmoins ce métier bénéficie toujours d’une grande attractivité auprès des jeunes. Dès lors, comment accéder à ces postes tant convoités ? Quelles études entreprendre ? Quels diplômes viser ?
Le métier de trader
Avant de répondre à ces questions, il est important de comprendre ce que fait un trader, de creuser le métier en lui-même, le travail au quotidien et les compétences attendues sur ces postes.
Au-delà du fait que le trader doit « faire de l’argent » ou « faire du profit », il doit avant tout savoir apprécier et gérer les risques. Cela passe notamment par des méthodes dites « quantitatives » où des calculs mathématiques rentrent en jeu. Des connaissances dans ces domaines sont donc nécessaires, ainsi que la maîtrise d’outils informatiques et de langages de programmation pour développer des modèles. D’autre part, son quotidien peut l’amener à fixer et proposer des prix de divers produits (du plus simple au plus complexe comme des produits structurés) et les négocier sur le marché, parfois dans un laps de temps très court. Il exécute aussi les transactions, à l’achat ou à la vente. Enfin, le trader doit avoir une bonne maîtrise des produits financiers et de l’économie de façon globale, sachant que dans la plupart des cas il acquerra au fur et à mesure une expertise dans un domaine précis. Dans tous les cas, il ne faut pas oublier l’anglais qui est la norme dans ce secteur.
Par ailleurs, le trader peut exercer dans différents types d’entreprises avec des tâches associées distinctes. De façon schématique on distingue les traders en banques (ou trader « sell-side ») des traders en sociétés de gestion de portefeuille (trader « buy-side »). Chacun a ses spécificités mais les compétences requises se recoupent : analyse qualitative et quantitative, jongler avec des modèles sophistiqués, utiliser les statistiques et l’informatique…
Besoins du poste
On voit ainsi se dessiner les connaissances et compétences essentielles pour accéder à ces postes. Les mathématiques appliquées à la finance sont une base quasi systématique. L’économie plus largement peut être la bienvenue mais n’est pas indispensable. En revanche, et de plus en plus, l’informatique, le développement, la programmation… sont des atouts indéniables et souvent obligatoires afin d’accéder aux entretiens. En règle générale, les caractéristiques communes des traders sont la rigueur, la forte capacité de travail et d’analyse ainsi que la vivacité. La maîtrise des langues est un avantage afin de pouvoir naviguer sans encombre dans cet environnement international. Enfin, il ne faut pas oublier que dans ces métiers l’accès à l’information est clé : de fortes capacités de communication et de synthèse sont vitales afin de gérer et de partager de façon optimale les flux d’information.
Études et diplômes
Venons-en donc à ce qui nous intéressent, à savoir les études et diplômes pour devenir trader en bourse. Au vu des besoins énoncés il ne surprendra personne que les meilleures écoles d’ingénieurs tiennent le haut des faveurs des recruteurs. On retrouve ainsi les établissements Bac+5 reconnus après classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), comme Polytechnique, Centrale et autres Mines, Supéléc, etc. En ce sens, ce n’est pas très original car ces écoles mènent à un peu près tout. En revanche il sera nécessaire d’avoir suivi un cursus axé sur la finance de marché ou effectué une ou deux années supplémentaires dans un mastère spécialisé en finance.
Une autre voie repose sur les grandes écoles de commerce, comme HEC, ESSEC, ESCP ou EM Lyon. Dans ce cas les étudiants visant le métier de trader seraient fort avisés de développer leurs compétences informatiques. Il y a bien entendu des exceptions et un cursus universitaire peut également faire l’affaire. Dans ce cas les stages effectués et les activités personnelles ou extra-scolaires liées à la finance et seront d’autant plus importants.
Au-delà du diplôme
Il faut savoir que le métier de trader n’a pas le même traitement selon les pays où il est exercé. Londres, New-York ou Hong-Kong sont les places phares du métier. La culture anglo-saxonne de la performance est présente et les salaires plus conséquents. Aussi, même si le diplôme reste important, ils jugeront le candidat principalement sur d’autres facteurs. Il est intéressant par exemple d’avoir un portefeuille de trading personnel et de pouvoir en parler en entretien. De même, des projets personnels liés au trading et au développement d’outils seront appréciés. Enfin, le métier de trader étant relativement prenant et stressant, il est important de montrer que l’on s’intéresse à d’autres choses dans la vie, que l’on a une passion avérée pour d’autres activités, etc.