Suite aux résultats du vote du jeudi 24 juin 2016, les Britanniques ont signifié leur souhait de quitter l’Union Européenne. Le résultat de ce vote en a surpris plus d’un, a eu un fort retentissement au niveau international et ses conséquences sont actuellement au cœur de l’actualité.
Dès les premières heures qui ont suivi l’annonce des résultats, le secteur économique britannique a été touché de plein fouet avec une dévaluation de la livre sterling sans précédent. Les conséquences économiques et politiques à moyen terme seront importantes et impacteront directement la vie de nombreux Britanniques.
Tout d’abord, la volonté de sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne va mettre fin à une période de stabilité politique. Les conservateurs au pouvoir et qui s‘étaient positionnées contre le Brexit sont en mauvaise posture et le Premier Ministre a promis sa démission dans les 3 mois à venir.
Le vote a ravivé les tensions au sein du Royaume-Uni et notamment de l’Ecosse, qui souhaite de son côté rester dans l’Union Européenne et voudrait organiser un vote sur le thème de son appartenance au Royaume-Uni.
Ce climat d’instabilité politique a également des enjeux économiques importants. Ainsi la note de la dette britannique donnée par l’agence de notation Standard & Poor’s est passée de AAA à seulement AA, cela en raison de l’instabilité prévue dans les mois à venir, notamment en terme de conditions d’accès aux marché et de stabilité constitutionnelle. Or cette note affecte directement les conditions auxquelles les entreprises peuvent s’endetter sur les marchés financiers, et plus la note est basse, plus les taux sont élevés.
64% des chefs d’entreprise britanniques considèrent que le Brexit va avoir un impact négatif sur leur activité. Les conséquences directes seront certainement un gel des embauches et la délocalisation d’une partie de leurs activités. Ce sondage rejoint les études menées en amont du vote et qui estimaient que la sortie de l’Union Européenne couterait à l’économie britannique 128 milliards d'euros et 950.000 emplois d'ici 2020.
En plus que de faire perdre son triple A au Royaume-Uni, et d’inquiéter fortement les investisseurs et le monde des affaires, le Brexit aura également un impact fort sur d’autres secteurs économiques, et en particulier celui de l’agriculture, fortement soutenue par la PAC (Politique Agricole Commune) jusqu’à maintenant, avec 3,8 milliards d’euros d’aides reçues annuellement.
Tout d’abord, le rétablissement des droits de douane entre le Royaume-Uni et le reste des pays membres de l’Union Européenne risque de désavantager les exportations britanniques. Or, 61% de la production est destinée à l’exportation et l’UE en est le partenaire commercial principal.
Par ailleurs, la dévalorisation de la livre sterling va entrainer dans les mois à venir une hausse des prix des produits alimentaires, et notamment des produits importés, qui représentent 60% de la consommation alimentaire des Britanniques.
D’après les promesses faites par les partisans du Brexit, la PAC devrait être remplacée par une politique nationale de soutien à l’agriculture, reste à savoir dans quels délais elle sera mise ne place et à quelle hauteur elle sera versée aux agriculteurs. Pour certains, les aides de l’Union Européenne sont essentielles à leur survie. Enfin, toujours dans le domaine de l’agriculture, la main d’œuvre agricole est dans son ensemble originaire des pays de l’Est, notamment de la Roumanie et de la Bulgarie, des saisonniers qui pouvaient facilement venir travailler dans les domaines agricoles britanniques. Lorsque la libre circulation des personnes prendra fin, il sera plus compliqué pour les agriculteurs de trouver une main d’œuvre disponible pour travailler lors des récoltes, et certainement des procédures administratives viendront alourdir ce travail saisonnier, pourtant essentiel.
Les conséquences de la victoire du vote en faveur de Brexit sont importantes aussi bien d’un point de vue politique qu’économique et devraient affecter les Britanniques assez rapidement. Il faut désormais voir comment cette sortie va être négociée dans les semaines à venir.