Suite à la victoire du Brexit au Royaume-Uni, l’idée d’organiser ou non un referendum sur le sujet de l’appartenance à l’Union Européenne a fait son entrée sur le devant de la scène politique. Cependant, il ne semble pas que d’autres référendums sur le sujet soient organisés dans les mois à venir.
En France, certains partis politiques, et notamment le Front National, prônent un référendum sur le sujet européen. Marine Le Pen a ainsi déclaré, suite a la victoire du « leave » au Royaume-Uni :
« Comme je le demande depuis des années, il faut maintenant le même référendum en France et dans les pays de l'UE ».
Effectivement d’après un récent sondage, les Français seraient en faveur de l’organisation d’un référendum, trouvant à 76% que la France n’en organise pas suffisamment. De même, 84% des Français interrogés considèrent qu’il s’agit d’un bon moyen pour faire adopter une réforme.
Toujours d’après des sondages effectués au lendemain de la victoire du Brexit, 52% des Français pensent qu’il serait nécessaire d’organiser également un référendum sur le sujet de l’appartenance à l’Union Européenne. Mais à la différence des Britanniques, seules 31% des personnes interrogées voteraient en faveur d’une sortie de la France de l’Union Européenne. Le référendum est donc plébiscité dans son ensemble comme un bon moyen de consultation qui pourrait par exemple résoudre la crise liée a la loi du travail, source de mouvements sociaux depuis maintenant 3 mois. En revanche seul 1/3 des Français serait favorable à une sortie de l’Union Européenne. Dans tous les cas, il est peu probable qu’un referendum soit organisé prochainement, les principaux partis politiques s’étant positionnés contre une telle action.
Pour Alain Juppé, l’Union Européenne a en effet besoin de temps, suite à la victoire du Brexit, pour construire un nouveau projet européen et solidifier l’alliance franco-allemande afin de mettre en place une consultation de la population. L’urgence est selon lui de sauver la construction européenne, notamment à travers les questions de nouveaux traités ou de la poursuite de l’élargissement.
Au Royaume-Uni, les résultats du vote sur la question du Brexit ont mis en avant la fracture avec d’un côté l’Irlande du Nord, l’Ecosse et la ville de Londres favorable au fait de rester dans l’Union Européenne, et l’Angleterre et le Pays de Galle qui ont quant à eux votés en faveur d’une sortie de l’Union Européenne.
Il est probable que les Ecossais organisent un nouveau référendum, lié directement à la victoire du Brexit. En effet, les Ecossais ont voté en septembre 2014 sur la question de l’indépendance de l’Ecosse et 55% des électeurs avaient refusé cette indépendance. Or, selon Nicola Sturgeon, la Première ministre écossaise,
"Le Royaume-Uni pour lequel l'Écosse a voté pour rester en 2014 n'existe plus".
Le résultat du référendum sur le Brexit a changé fortement la situation et de nombreux Ecossais, en faveur de l’Union Européenne souhaiteraient désormais se séparer du reste du Royaume Uni. Ainsi, d’après un récent sondage du Sunday Times, 52 % des Ecossais veulent que leur pays se sépare du reste du Royaume-Uni, et que l'Ecosse reste membre de l'Union européenne.
Cependant les sondages montrent que la majorité des Ecossais ne sont pas en faveur d’un nouveau vote sur la question de l’indépendance, et cela même si l’indépendance l’emporterait certainement cette fois-ci.
Les mois à venir vont permettre de voir la façon dont la situation politique évolue au Royaume-Uni et si les Ecossais auront à se prononcer de nouveau sur la question de leur indépendance.
Il est cependant peu probable que l’on assiste à une vague de referendum dans les autres pays membres de l’Union Européenne, la priorité étant donné à la gestion du Brexit et la consolidation de l’UE sans les Britanniques.